Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 17:09

6 février 1975…

Elle pousse son premier cri

Et voit le jour pour la première fois…

Elle ne sait pas encore ce que sera sa vie, mais elle est là

 

Les années passent et déjà elle est différente à leurs yeux

Jamais attirée par les poupées, elle,  c’est le ballon, les trucs boueux

Elle porte des pantalons, trainent avec les garçons et saute dans les arbres

Et puis à huit ans, tout bascule sans qu’ils le sachent

 

C’est le début et la fin, du combat et de l’innocence

Le moment où tout se joue peut être dans l’inconscient

Mais saurons-nous jamais le pourquoi du comment ?

Non, nous ne saurons pas, c’est tellement évident…

 

Alors elle se construit sur du sable mouvant, marchant déjà contre le vent

Et au fond rien n’a changé, mais tout est différent

Et comme ils ne peuvent pas faire sans, quand même… et bien ils font avec

Mais auraient tant aimé qu’à la naissance, ce soit un petit mec…

 

Les années passent et elle se cherche, sans se trouver

Elle croit trouver l’amour, puis a le cœur brisé

Très vite elle se plonge dans l’écriture et les poèmes

Toujours mettre des mots au service de sa peine

 

Ses parents trouvent ça con… les rimes à quoi ça sert ?

Et puis toutes ces larmes, qui remplissent les rivières…

Elle s’isole, se referme, ne vit que pour elle-même

En attendant qu’un jour, peut être, on l’aime

 

Mais que sait elle de l’amour, finalement, il y en a si peu sous son toit

C’est tout un tas de choses qui fait que chez eux c’est comme ça

Un père absent parce qu’il travaille… peut on le lui reprocher ?

Un homme qui n’est pas fait pour avoir des enfants mais qui a essayé

 

Y a un paquet de valeurs qui sont pourtant inculquées

Des  milliers de choses à retenir, à jeter, à trier

Des principes qui l’aideront dans la vie, sans nul doute

Mais toujours ce manque d’amour tout au long de sa route

 

Sur ces bases instables, elle découvre son penchant pour les filles

Ni étonnée, ni apeurée et ignorante encore, aussi…

Reste à l’annoncer à  ceux qui l’ont voulue

Puis à l’assumer au gré des gens et des rues

 

Si ça ne semble pas lui poser problème, il en est tout autre pour ses parents

Qui la rejettent et la laisse partir vers d’autres continents

La blessure ne réussira jamais à se refermer vraiment

Mais qu’a-t-elle comme choix que d’aller de l’avant ?

 

Quand enfin ils se retrouvent rien n’a évolué

Le sujet reste tabou, on évite d’en parler

L’amour ne rime toujours pas avec des mots ou des gestes

On refile quelques billets, juste pour noyer le reste

 

Mais l’amour ne s’achète pas et ils ne l’ont pas compris

Et entre ces gens là, le gouffre s’agrandit

Par habitude, par respect, par connerie peut être

Rien ne se dit jamais et son cœur le regrette

 

Elle réalise très vite qu’ils ne changeront jamais

Que pour la paix de cette famille, elle devra s’y plier

Alors, par bêtise, faiblesse ou manque de courage,

Elle s’y plie et laisse faire ce satané langage

 

Le papier monnaie devient leur seul échange

Quant à l’amour il se perd dans de tristes louanges

En effet elle fait l’erreur, sans doute, de travailler avec eux

Pour enfin plaire à son père, maintenant qu’il devient vieux

 

Elle gère, elle dirige, elle maîtrise, elle excelle

Mais voilà elle est et restera lesbienne

Ca fait tache, ça les gêne, « ça le fait pas » pour la clientèle

Et le « qu’en dira-t-on » et la robe blanche dont ils rêvaient pour elle ?

 

Ils auraient tant aimé qu’elle soit comme d’autres, ailleurs

La savoir mariée à un homme ingénieur

Il en fut tout autre, puisqu’elle épousa une femme

Dont elle divorça d’ailleurs pour accroître le drame

 

A croire qu’elle n’est pas capable elle-même de construire un foyer

Pas à même d’écouter, d’entendre ou d’aimer

D’échec en échec, les bras retombent, restent ballant

Sa confiance se perd… le constat est affligeant…

 

Un père, une mère qui n’ont pas la fille dont ils ont rêvé

Une enfant qui n’a pas les parents qu’elle voudrait

Une vie gâchée à passer à côté des choses essentielles

Et jamais d’encouragement et jamais de je t’aime

 

Alors à 37 ans elle se demande si elle peut encore rêver

Si le bonheur pourra dans ses quartiers s’installer

La réponse est non, les jours où ses yeux sont traversés par la pluie,

Mais si le soleil s’en va, il revient toujours…  c’est ainsi…

Partager cet article
Repost0

commentaires

R
Maintenant tu en as même 38 !! et je peux te promettre qu'on tient le coup ...moi je suis à 40 et toujours debout !!<br /> Et tu as bien raison ...le soleil va chasser la pluie et le ciel bleu va bientôt éclairer nos vies !
Répondre

Présentation

  • : Sur le pas de ma porte
  • : Les mots permettent tant de choses... Ils savent être la pire insulte comme la plus belle des déclarations. Ce blog aura donc pour but de laisser mon coeur s'entrouvrir et parfois s'étaler sur les pages de ce livre fou qu'est le virtuel. De manière anonyme je travaillerai les rimes selon les humeurs et les envies du moment... Bon voyage !
  • Contact

Texte Libre

Website counter

Les notes que j'aime...

Découvrez la playlist katy avec Vanessa Paradis

Mes Articles

En images...





















 

 

 

 

Si tu as la volonté, tu réussiras...