Elle entre lentement sans que personne ne la remarque
Gagne du terrain pourtant et pose habillement ses marques
Elle pose même ses valises ad vitam aeternam
Le temps qu’elle finalise, qu’elle peaufine son travail
Et puis on se rend compte, mais déjà il est trop tard
Et le diagnostique tombe…, il n’y a plus d’espoir
On se croyait invincible, on se retrouve pantin
Manipulé par les ficelles de son triste destin
Alors on vit avec, parce qu’on ne peut vivre sans
Ou plutôt on ne vit plus, plus trop dans le présent
On s’invente une histoire, on s’accroche à des rêves
Et on place des barreaux devant nos fenêtres
Déjà on déambule dans ce corps étranger
Et parfois on sait qu’on ne sera plus jamais
Parfois seulement… et ça fait tellement mal
Mais on est impuissant et c’est bien là le drame
On nous suit, on nous soigne, on nous occupe aussi
On fait en sorte que la fin soit moins pénible ici
Mais le compte à rebours est lancé depuis trop longtemps
Et le ciel nous vole, presque lâchement
Et si on se rend compte que tout ne tient qu’à un fil
Qu’en un quart de seconde soudain sa vie défile
On continue pourtant à squatter dans ce corps
Qui ne veut plus de nous et nous mène à la mort
Quand la maladie gagne, c’est la vie qui perd
Et on perd la boussole, malgré tous ses repères
On se retrouve planté, sur un drôle de chemin
Qui nous empêche de revenir de là où l’on vient
Si j’avais su… si on m’avait dit… et si et si et si…
Peut être que j’aurais plus profité de la vie
Peut être que j’aurais dit je t’aime aux gens que j’aimais
Et puis peut être pas, on ne le saura jamais…
Mais on ne peut pas savoir de quoi demain sera fait
C’est la seule certitude au fond que l’on ait
Alors il faut apprendre à savourer la vie
A faire de chaque instant un coin de Paradis…